23 janvier Trujillo

Mercredi 23  janvier  Trujillo

Le programme de la journée est chargé : deux visites de ruines, deux musées associés, un plat local obligatoire et une soirée spectacle.

La première visite est pour le site de Chan Chan, immense ville en adobe de 14 km2 (le double à l’origine) les pluies provoquées par El Nino ont fait beaucoup de dégâts mais le site donne toujours une impression de grandeur et de puissance. La citadelle construite entre 900 et 1300 est restée imprenable ; la seule manière de gagner était de dévier la rivière et de couper l’arrivée de l’eau. Technique mise en œuvre par les Incas puis les Espagnols contre les Incas. Les Chimus qui avaient regroupés plusieurs Ethnies locales ont été asphyxiés, dominés par les Incas plus rustres mais surtout très bien organisés.

Neuf citadelles dans le site, nous n’en visiterons qu’une. De belles sculptures sont encore apparentes. Tous les objets remplissent les musées. Au centre de chaque cité, le tombeau du gouverneur qui dans sa grande bonté permettait  à ses ministres et ses femmes d’être enterrés autour de lui (45 tombes découvertes). Le seul ennui était que les obsèques de toute cette suite  avaient lieu le même jour.

Le musée associé à ces ruines n’apprend pas grand-chose de nouveau. Il montre cependant une superbe maquette de la cité.

Nous déjeunons dans le centre ville dans un restaurant réputé. Au menu, cheviche bien évidemment et Cabrito aux haricots. Cela fait quinze jours que je rêve de cette région et e ce plat local. Pas de déception, c’est délicieux et copieux.

L’après midi, visite des ruines des Moches. Temple du Soleil et Temple de la Lune. Comme le matin, nous ne voulons pas de guide ni de visite organisée. Nous prenons un taxi qui reste à nous attendre ou pas. Ces Moches occupaient les vallées des fleuves descendants de la montagne -le fleuve arrosant Trujillo est le Moche- depuis le début de notre ère (premier siècle après Jésus Christ) avec des canaux, ils irriguaient toute la vallée, cultivaient maïs, pommes de terre, blé, pêchaient en mer et alevinaient sur la côte, récoltaient le guano qu’ils allaient vendre avec des caravanes de lamas, travaillaient les métaux et les alliages,,,,ils travaillaient la céramique de façon merveilleuse,,, deux défauts quand même,,, ils n’avaient pas découvert l’écriture – les témoignages sont les céramiques-  et un autre… qui n’en a pas, ils étaient sanguinaires et buvaient le sang de leurs vaincus !

Seule la colline de la lune se visite, c’est une pyramide de six niveaux. Elle aussi a subi des dégâts avec les pluies de El Nino mais là, rien n’a disparu, tout c’est un peu enfoncé, écroulé. Pour des raisons non expliquées aujourd’hui, le site avait un seul niveau au premier siècle, on recouvrait l’ensemble de terre et on faisait un nouveau temple, idem le siècle d’après jusqu’au sixième. (disparition des Moches au septième siècle)

C’est le paradis pour les archéologues patients, mais est difficile pour détruire ou ne pas détruire tel niveau !!! La cté de la lune est celle des prêtres. Là aussi on trouve les lieux de cérémonies donc de sacrifices.

Le musée est moderne, belles salles, mise en valeurs d’objets extraordinaires, comme ceux vus dans les Musées de Cizco ou Lima. Un seul regret, l’interdiction de prendre des photos.

Une Civilisation, quasiment inconnue (hors les Mochicas en Pays Basque) qui pourtant a produit des chefs d’œuvre et qui limite les photos donc la vulgarisation,,,cela me dépasse. Veulent-ils la replonger dans l’oubli ?

Le soir, grand spectacle, nous sommes à Trujillo pendant la semaine du concours mondial de la danse Marinéra, la danse des mouchoirs. Cette danse est spécifique du Nord du Pérou et particulièrement de Trijillo. Nous avons réservé nos places et passons deux heures les yeux équarquillés de surprise.

Les robes sont belles, comme celles des sévillanes, les garçons sont costumés ou en chemises blanches comme les éleveurs de bestiaux. Les femmes dansent pieds nus. Chaque danse dure trois minutes, d’abord le garçon montre ses qualités de danseur (un pas sautillant qui ressemble à celui d’un cheval) la jeune fille lui tourne le dos tout en étant intéressée, puis se laisse convaincre et ils dansent ensemble les mouchoirs blancs amplifient le rythme. Beau et surprenant. Ce sont les éliminatoires, les tribunes sont emplies des écoles de danse de tout le Pérou et de la région…Une ambiance de folie. Même si après deux heures du même morceau de musique nous avons besoin de soufler. Voir sur internet les films.

Nous faisons un voyage à thème, La Samba au Brésil, le Tango en Argentine, La Marinéra au Pérou,,,, nous pouvons nous arrêter au Mexique pour la Bamba et à Menphis pour le rock…

Vous voyagez … pourquoi ? Vous cherchez qui ? quoi ?    La danse voyons !

Nous finissons la soirée dans un Pub près de l’hôtel.